Nombre7 éditions
Fantasy
Ma Note : 12/20
Lorsque la maison d’édition nîmoise Nombre7 m’a contacté pour me proposer de piocher un livre dans leur catalogue pour vous en parler, j’ai sauté sur l’occasion pour choisir un livre de fantasy. Je suis plutôt bien partie pour tenir ma bonne résolution 2020 de lire d’avantage de ce genre littéraire que j’aime beaucoup mais que j’avais un peu négligé ces dernières années. Nombre7 (et plus particulièrement Olivia, l’attachée de presse, merci 🙏) m’a gentiment envoyé L’Apprentie de l’Ombre de Nicolas Perruche-Serda, un roman d’heroïc fantasy.
Le Pitch
Karis est une jeune fille de 12 ans. Orpheline, elle a été recueillie et élevée dans un monastère à Bloomberg, une petite ville paisible située entre les clans du Nord et les royaumes et empires du Sud. Karis grandit entourée des leçons de Père Joseph, des pâtisseries de Frère Roger et des histoires de la Vieille Sarah. Jusqu’au jour où le village subit une attaque sanguinaire de mercenaires.
Seule survivante de ce massacre, Karis va faire la rencontre d’un cavalier errant qui passait par-là. John Rochemort, le voleur d’âmes, le plus célèbre des assassins va prendre la jeune fille sous son aile et en faire son apprentie. Karis va apprendre à se battre, elle s’endurcit au contact de John. Jusqu’au jour où des chevaliers de l’Empire de Darse débarquent dans le coin reculé du Nord où John et Karis ont élu domicile pour leur proposer un contrat : retrouver la couronne de l’Empereur Asmar II volée par le traître Tyrios Endric, chef de la Coalition de l’Est. Une guerre est sur le point d’éclater entre les deux puissances ennemies et sans la couronne, l’Empereur de Darse ne peut rallier les peuples voisins à sa cause.
John et Karis vont donc s’embarquer dans une folle quête pleine de péripéties et de dangers.
Mon Avis
J’ai beaucoup aimé l’univers créé par l’auteur. C’était plutôt original même s’il reprend les codes classiques de la fantasy. On sent de suite qu’il y a énormément de références à Game of Thrones de Georges R.R Martin, que le lecteur assidu pourra s’amuser à détecter : le nom du cheval de John, la nuit est sombre…, que dit-on à la mort ?, etc …
L’Apprentie de l’Ombre est le premier roman de l’auteur. Et malheureusement, ça se sent. L’intrigue est parfois vite expédiée, surtout sur la fin. La bataille finale notamment, qui est habituellement le point culminant en fantasy, est ici vite balayée. Au début, je pensais avoir affaire à de la fantasy jeunesse (on suit une jeune fille de 12 ans dans la 1ère partie) donc je ne me suis par formalisée outre mesure sur le fait que l’action avance vite avec beaucoup de raccourcis. Mais je me suis rendue compte que ce n’était absolument pas un livre jeunesse. Il y a beaucoup de violence, de références sexuelles crues, un vocabulaire peu châtié à certains moments. Ce qui me fait dire que ce n’est pas un livre à mettre entre les mains de pré-ados. Du coup, le fait que l’intrigue avance (trop) vite m’a dérangé car en fantasy adulte j’aime être immergée dans l’univers à travers de vastes descriptions.
Karis est un personnage que je n’ai pas bien compris. Au début du livre, elle a 12 ans. Mais psychologiquement, à travers ses faits et gestes, son comportement, ses réflexions, on dirait qu’elle a à peine 6 ou 8 ans. Karis est un personnage incroyablement immature pour son âge. A 12 ans, c’est le début de la puberté, c’est le corps qui se métamorphose, les premières règles, le regard des autres qui change… Une jeune fille de 12 ans ne se comporterait pas comme Karis. Ce qui m’a rendu le personnage assez peu crédible.
Quelques incohérences m’ont perturbé plus que je n’aurais voulu. Entre la 1ère et la 2ème partie du roman, il y a une ellipse de 6 ans. On retrouve alors Karis âgée, nous dit l’auteur, de 20 ans. Or, pour moi 12 + 6 = 18 ans. Aïe !
De même, un des personnages (dont je tairais le nom pour ne pas spoiler) possède des pouvoirs magiques qui lui permettent d’entrer dans la tête d’un autre personnage afin de récolter les souvenirs de cette personne. Or, dans ce passage, le magicien entre dans la tête de l’autre mais ne voit pas le souvenir à travers les yeux de cette personne. Il voit cette personne sourire comme s’il la regardait en face et non pas comme s’il était dans sa tête. Ce passage est décrit d’un point de vue extérieur alors qu’il aurait dû être écrit d’un point de vue interne puisqu’il s’agit d’un souvenir. Maladresse !
Certaines expressions de la langue française sont incorrectes et l’emploi du mot « génocide » pour désigner un massacre dans une taverne m’a fait grincer des dents.
Oui, je l’admets bien volontiers, je suis exichiante. Je suis une lectrice qui lit beaucoup depuis longtemps. J’aime la littérature, j’aime la langue française, j’ai fait des études de lettres, etc. Je ne laisse pas passer les erreurs. Peut-être qu’un lecteur plus novice n’aurait pas relevé tout ça et aurait sûrement passé un excellent moment de lecture. Car il y a de bons éléments, de bonnes choses dans ce roman malgré tout.
J’ai beaucoup aimé la carte au début du bouquin qui permet de bien se situer dans cet univers. Pour moi, c’est un élément indispensable de tout bon roman de fantasy. J’ai apprécié certains aspects de l’histoire : la quête dans des contrées lointaines, la forêt qui se nourrit des émotions de ceux qui la traverse (j’aurais voulu en savoir plus !!), le passage sur le bateau pirate. Mais j’ai eu un goût de trop vite, trop peu, trop inachevée. Je pense que l’auteur a un très bon potentiel et un imaginaire très intéressant mais que ce livre souffrait de faiblesses et d’immaturité.
Cependant, L’Apprentie de l’Ombre pourra plaire à des lecteurs adultes qui ne lisent pas beaucoup de fantasy ou qui voudraient découvrir le genre. Car, ce one-shot très abordable peut être une bonne porte d’entrée dans ce genre littéraire.
Titre : L'Apprentie de l'Ombre Auteur : Nicolas Perruche-Serda Edition : Nombre7 Nombre de pages : 421 Prix : 20 € L'acheter en ligne (lien non-affilié)
La Dusty Library 
Un commentaire sur “[Avis Lecture] L’Apprentie de l’Ombre – Nicolas Perruche-Serda”