[Avis Lecture] Patronnes au XVIIIe siècle – Camille Dejardin

Editions : Nouveau Monde

Genres : Essai

Note : 15/20

Patronnes au XVIIIe siècle - Camille Dejardin (Nouveau Monde) Avis Lecture La Dusty Library (blog littéraire)
Crédit photo : @camladustylibrary

Envoi sauvage des éditions Nouveau Monde, j’ai quand même pris du plaisir à lire cet essai féministe de Camille Dejardin, Patronnes au XVIIIe siècle. De manière très minutieuse, l’autrice s’attache à démontrer que malgré ce que l’on pourrait penser, le XVIIIe siècle regorge de femmes à la tête d’entreprises, plus ou moins florissantes. Mariées, célibataires ou veuves, malgré les contraintes juridiques ou sociales, les femmes réussissent à s’engouffrer là où on ne les attend pas.

Le Pitch

Le saviez-vous ? Des femmes de différents statuts et situations familiales, y compris des mariées, des veuves et des célibataires, ont été des entrepreneuses au XVIIIe siècle. Malgré des contraintes financières, elles ont créé ou dirigé des entreprises prospères. Certaines femmes ont réussi à prendre la tête de grandes sociétés, tandis que d’autres ont géré leurs affaires au quotidien. Parmi ces entrepreneuses, on trouve Marie-Catherine de Maraise, qui s’est associée au fondateur de la manufacture des toiles de Jouy, et Rose Bertin, une roturière devenue la « ministre des modes » de Marie-Antoinette. Deux autres femmes remarquables sont Amélie de Berckheim, à la tête de la maison De Dietrich, et Anne-Marguerite d’Hausen, qui a hérité des forges d’Hayange en épousant un Wendel. Marguerite Blakey, une commerçante, a quant à elle été accusée de banqueroute frauduleuse par son propre mari. Dans cet essai, Camille Dejardin nous livre le destin passionnant de ces femmes entrepreneuses du XVIIIe siècle. Loin des stéréotypes que l’on peu imaginer.

Mon Avis

Approche très académique et universitaire du sujet. J’avais l’impression de lire une thèse ou un mémoire de master recherche. C’est un style d’écriture que je connais bien et qui me rappelle mes années de recherches universitaires. Cela se comprend tout à fait, mais la plume peut paraître parfois ampoulée pour un essai à destination du grand public.

Cela dit, la thématique est très intéressante. Elle permet de se rendre compte de la présence des femmes, de tous temps, dans le monde de l’entreprenariat et du travail. On s’aperçoit bien qu’il y a une grande différence entre ce que la loi et les textes juridiques disent, et la réalité de la vie au quotidien au XVIIIe siècle. Les femmes s’arrangent pour trouver des failles dans lesquelles s’engouffrer pour faire ce qu’elles veulent et entreprendre (plus ou moins comme un homme). Avec parfois la complicité d’un associé ou d’un mari.

Selon qu’elles soient mariées, célibataires ou veuves, elles n’ont pas les mêmes droits. L’autrice illustre parfaitement ces différences au travers de portraits tels que Amélie De Berckheim (industrie lourde), la veuve Clicquot (champagne), Rose Bertin (modiste de Marie-Antoinette), où encore l’effroyable histoire de Marguerite Blakley, trahie de la pire des façons. Je vous laisse découvrir comment…

Avec cet essai, il est grand temps de réhabiliter la vraie Histoire des femmes et de l’entreprenariat. En cela, Camille Dejardin apporte sa belle pierre à l’édifice.


Titre : Patronnes au XVIIIe siècle
Auteur : Camille Dejardin
Editions : Nouveau Monde
Nombre de pages : 177
Prix : 20,90€
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