[Avis Lecture] Bullshit, ceci n’est pas une histoire d’amour – Nicole Kranz

Editions : Autoédition

Genres : Drame / Contemporain

Note : 14/20

Crédit photo : @camladustylibrary

Ce livre, dont je n’avais jamais entendu parlé auparavant, m’a été gentiment prêté par ma copine Laura. Elle m’avait prévenu que c’était une lecture difficile. Effectivement, ce le fut. Autant vous dire que ce roman, qui transpire le vécu et l’autofiction, n’est pas à mettre entre toutes les mains. S’il avait été édité par une maison d’édition, il aurait certainement eu un message d’avertissement, de trigger warning, au début : violences sexuelles et psychologiques, torture, etc…

Le Pitch

Ce qui maintient Chloé en vie, c’est la conviction que Cédric l’aime. « Oui », elle en est sûre. S’abandonner dans les bras de cet homme représente son unique moyen de ne plus se sentir abandonnée et de poursuivre sa quête d’amour. Malgré les blessures qu’il lui inflige, elle trouve une certaine résilience, préférant les sévices physiques aux mots et aux hurlements qui la frappent comme des poignards. Son aveuglement la pousse à baisser la tête et à subir. Le mot « non » a disparu de son vocabulaire, laissant place seulement au « oui » pour connaître des moments de répit dans cette corrida urbaine.

Nicole Kranz, autrice francophone, nous plonge dans un univers sombre et saisissant où les scènes quotidiennes défient les conventions. Relation toxique, pervers narcissique. Son style visuel nous transporte sans filtre au cœur des émotions et des tourments humains, tels les actes d’une tauromachie, nous laissant reprendre notre souffle entre chaque scène.

Mon Avis

Il faut avoir le cœur et les boyaux bien accrochés pour se lancer à l’assaut de cette lecture. Ce livre est très violent. Pour vous dire, je me suis posée la question de l’abandonner au bout de 70 pages, tant il m’écœurait et me minait le moral. Pas vraiment la lecture de chevet idéale pour passer une bonne nuit.

Je me suis accrochée, j’ai continué. J’ai voulu aller au bout de l’histoire avec la peur au ventre pour la narratrice, Chloé, qui jouait sa vie à chaque instant. L’autrice ne nous épargne rien : les scènes les plus violentes et les plus glauques sont explicites. Dans ce récit la violence est à la fois psychologique et physique. Je me suis parfois posé la question de la gratuité de tant de détails. Faut-il tout montrer ? Est-ce vraiment nécessaire ? N’est-ce pas un peu de sensationnalisme pour attirer le voyeurisme ? Malaisant.

Mais le sujet des relations toxiques avec un pervers narcissique est important. Il faut informer le plus grand nombre. Car cela peut arriver à tout un chacun.

La plume de l’autrice est très prenante. Incisive, addictive. Le lecteur est en totale immersion dans l’intrigue. En apnée même. Toutefois, il y a de nombreuses coquilles et des problèmes de ponctuations dans ce roman de 278 pages. C’est dommage, cela m’a parfois fait sortir du récit.

On ressent beaucoup d’empathie pour Chloé, et en même temps, on a envie de la secouer pour qu’elle ouvre enfin les yeux sur Cédric. Ce qui m’a un peu perturbé, c’est que la narration est assez détachée, cynique, voire clinique, alors que la narratrice est en train de vivre les étapes d’une relation toxique. Au début, tu n’es pas censé avoir le recul et l’analyse que tu as à la fin. Alors qu’ici, au début, j’avais l’impression que Chloé était consciente des choses et que limite elle s’en fichait. Etrange.

Pour conclure, je dirais que c’était une lecture difficile, mais une bonne lecture quand même. Pour un public averti.

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Titre : Bullshit, ceci n’est pas une histoire d’amour
Auteur : Nicole Kranz
Editions : Autoédition
Nombre de pages : 278
Prix : 14€
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