[Avis Lecture] Chez Soi : Une odyssée de l’espace domestique – Mona Chollet

Editions : La Découverte

Genres : Essai

Note : 14/20

Chez Soi : une odyssée de l'espace domestique - Mona Chollet (Editions de La Découverte) Avis lecture la Dusty Library (blog littéraire)
Crédit photo : @camladustylibrary

Après avoir adoré Sorcières et Réinventer l’amour, j’ai voulu poursuivre ma découverte des essais de Mona Chollet avec Chez Soi : Une odyssée de l’espace domestique. En grande adepte du cosy et du cocooning, ce sujet me parlait grandement. Casanière devant l’éternel et travaillant dans le domaine de l’aménagement intérieur, je me suis d’autant plus intéressée à cette thématique depuis la démocratisation de l’art de vivre chez soi grâce au Covid et aux confinements. D’ailleurs, une édition “augmentée” de ce bouquin avec le prisme du Covid serait une idée intéressante, je dis ça, je n’dis rien hein, les éditions de La Découverte ?!

Le Pitch

Dans son essai Chez Soi, Mona Chollet aborde la question de la maison et du foyer en s’appuyant sur des études sociologiques, des témoignages d’experts et des anecdotes personnelles. Elle remet en question les idéaux traditionnels liés à la propriété immobilière et au foyer parfait et examine les conséquences sociales et économiques de ces normes sur les personnes et la société en général.

En utilisant un ton personnel et subjectif, l’autrice partage ses réflexions propres sur les avantages et les inconvénients de la propriété immobilière et de l’individualisme dans notre société actuelle. Elle défend également l’importance d’une approche plus communautaire et collaborative de la vie à la maison.

Cet essai est une réflexion sur les valeurs et les normes liées à la maison et au foyer, qui nous invite à remettre en question les idéaux traditionnels et à explorer de nouvelles façons de vivre ensemble.

Mon Avis

Mona Chollet a une approche à la fois académique (elle appui ses arguments par des études et des exemples) et à la fois personnelle (elle parsème ses essais d’anecdotes personnelles, ce qui créé une proximité avec le lecteur). Je me suis un peu reconnue en elle, dans sa façon de concevoir l’art de vivre chez soi, dans son petit nid douillé.

J’ai particulièrement apprécié les chapitres sur la mauvaise image sociale du casanier mais aussi sur la question du digital qui ouvre une fenêtre sur le monde extérieur à l’intérieur de chez soi. Le fait qu’Internet dilapide l’expression du temps long et ressourçant que peut représenter le fait de rester tranquillement à la maison.

L’autrice interroge aussi le fait d’habiter un lieu seul ou à plusieurs. Ce que cela implique. Notamment, dans les familles et les couples hétérosexuels. Le rapport au ménage, la charge que ça représente pour …. (spoiler) les femmes. Mais aussi le temps qu’on passe à habiter son domicile, inlassablement rongé par les contraintes de la vie active (quoique la relative démocratisation du télétravail pourrait redistribuer un peu les cartes).

Certains passages m’ont mis le seum. Comme par exemple, le prix du logement qui ne cesse de grimper au fil des décennies. Les difficultés de se loger correctement de nos jours, par rapport aux années 80. Etc…

La dernière partie, davantage tournée vers la conception et l’architecture, m’a moins parlé. Un angle qui est nécessaire pour aborder la thématique de l’habitat, mais dont je suis personnellement moins friande.

En somme, c’était un texte intéressant à découvrir, même si je n’ai pas appris beaucoup plus que ce que je ne savais déjà. Publié en 2016 (dans l’ère du Jurassique pré-Covid), on sent que certaines choses sont moins pertinentes aujourd’hui. Toutefois, le sujet reste très intéressant.

Pour finir, voici quelques citations que j’ai relevé, de-ci, delà :

Beaucoup, sans être artistes, éprouvent un besoin tout aussi régulier de solitude. Mais il leur sera difficile d’en imposer la légitimité. La société continue de prendre cette revendication comme un affront. Vouloir rester chez soi, s’y trouver bien, c’est dire aux autres que certains jours – certains jours seulement-, on préfère se passer de leur compagnie.” (p.28)

Aimer rester chez soi, c’est se singulariser, faire défection. C’est s’affranchir du regard et du contrôle social.” (p.30)

L’impossibilité de faire corps durablement avec notre lieu de vie nous empêche d’expérimenter ce à quoi ce contact prolongé pourrait permettre d’éclore, le cercle vertueux qu’il pourrait engendrer.” (p.120)

Le temps est le trésor vital des casaniers. Pour les processus qu’ils espèrent enclencher, il leur en faut beaucoup, bien plus que les normes sociales ne sont disposées à leur en accorder.” (p.124)


Titre : Chez Soi : Une odyssée de l'espace domestique
Auteur : Mona Chollet
Editions : La Découverte
Nombre de pages : 320
Prix : 13 €
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6 commentaires sur “[Avis Lecture] Chez Soi : Une odyssée de l’espace domestique – Mona Chollet

  1. Coucou ! Effectivement, être casanier·ère, maintenant qu’on a été confiné·es, c’est mieux vu par la société ! Même le gouvernement aimerait qu’on soit plus casanier·ères quand il s’agit d’exprimer notre colère face au passage en force de la réforme des retraites… J’aimerais bien lire cet ouvrage quand même, ainsi que celui de Virginia Woolf !

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