[Avis Lecture] Beauté Fatale – Mona Chollet

Editions : La Découverte

Genres : Essai / Féminisme

Note : 15/20

Beauté Fatale : les nouveaux visages d'une aliénation féminine - Mona Chollet (La Découverte) Avis Lecture La Dusty Library (blog littéraire)
Crédit photo : @camladustylibrary

Après m’être passionnée pour les pages de Sorcières et Réinventer l’amour, et avoir savouré l’expérience de Chez Soi, j’étais animée par le désir de continuer à explorer la bibliographie captivante de l’essayiste féministe Mona Chollet. Beauté Fatale, paru en 2015, plonge dans les méandres des injonctions imposées aux femmes en matière de beauté.

Le Pitch

Aujourd’hui, la « tyrannie de l’apparence » exerce son influence de manière prédominante pour imposer une vision stéréotypée de la féminité. En analysant la presse féminine, les discours publicitaires, les blogs, les séries télévisées, les témoignages de mannequins et les enquêtes sociologiques, Mona Chollet expose dans son ouvrage comment les industries du « complexe de la mode et de la beauté » œuvrent subtilement et de manière séduisante pour perpétuer la logique sexiste au cœur de la sphère culturelle. Le corps féminin est contraint de se transformer en un produit, de s’améliorer constamment pour accroître son attrait commercial. L’idéal féminin contemporain est ainsi caractérisé par un esprit absent dans un corps réduit à l’état d’objet.

Mon Avis

Ma découverte de ce livre a pris son temps, environ deux mois. Non pas parce qu’il manque d’intérêt, bien au contraire. Les essais de Mona Chollet sont riches en substance et solidement documentés. Ils exigent un espace mental adéquat pour être abordés et assimilés.

Certains thèmes m’ont particulièrement captivée, tels que la perception de la jupe comme un instrument de contrainte sociale, ainsi que la persistance du marketing et de la publicité à véhiculer des images stéréotypées de la beauté féminine dans l’inconscient collectif, où la norme semble être jeunesse, minceur, blondeur et blancheur.

Cependant, je me suis permis un soupir face aux critiques cinglantes de l’autrice envers des éléments tels que le magazine Elle ou la série télévisée Gossip Girl. J’avais envie de lui dire : « Si cela ne te plait pas, si tu n’approuves pas, alors ne regarde pas. » Personnellement, c’est ma démarche, et je m’en porte très bien (un conseil également valable pour les réseaux sociaux).

Bien entendu, je reconnais qu’explorer et argumenter un sujet nécessite de puiser dans diverses sources, même celles que l’on n’apprécie pas.

Publié en 2015, Beauté Fatale a vu le jour avant l’essor du mouvement #MeToo et la nouvelle vague féministe. C’est pourquoi, à mon sens, les propos de ce livre ne m’ont pas autant surpris que s’il avait été lu à sa sortie. Beaucoup d’éléments me semblaient déjà familiers, entendus ou lus ailleurs. Bien que Mona Chollet ait peut-être été une « précurseuse » dans ses idées, elles avaient pour moi une saveur de déjà-vu.

Cependant, j’ai tout de même acquis des connaissances sur l’univers du mannequinat et de la haute couture, un monde qui m’est totalement étranger (et tant mieux !), et qui a suscité en moi un profond dégoût à la lecture de cet essai.

En conclusion, je pense que la lecture de Beauté Fatale ne peut faire de mal à personne, peu importe où l’on se situe sur son propre chemin féministe.


Titre : Beauté Fatale
Auteur : Mona Chollet
Editions : La Découverte
Nombre de pages : 296
Prix : 12€
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